Sexe et sommeil, une connexion sous-estimée

Le sommeil est un facteur clé de notre bien-être, y compris de notre santé sexuelle. Un moment d’intimité avant de dormir pourrait non seulement renforcer le lien affectif avec le partenaire, mais aussi favoriser un sommeil plus réparateur. Dans cet article, nous vous invitons à découvrir la connexion souvent sous-estimée qui existe entre le sommeil et le sexe.

Mal dormir affecte les relations amoureuses

Une mauvaise nuit a un impact négatif sur notre humeur. Le cumul de plusieurs nuits agitées ainsi que la fatigue chronique provoque un sentiment de colère qui modifie la perception que nous avons de notre couple. Ce phénomène est dû à des changements du cerveau. Les personnes qui se plaignent de mal dormir semblent éprouver davantage de colère, mais également ressentir moins d’amour, de passion et d’engagement vis-à-vis de leurs relations. En parallèle, les individus qui dorment mieux font état de sentiments positifs, et donc de relations plus harmonieuses. 

Par ailleurs, le manque de sommeil provoque une réduction du désir sexuel et de l’excitation. C’est pourquoi l’insomnie est un facteur de risque de dysfonctionnement sexuel. Plusieurs troubles du sommeil ont notamment été associés à des problèmes de sexualité, comme l’apnée obstructive du sommeil (AOS) et les troubles de l’érection.

Le sexe, plus efficace que les somnifères

L’équipe du Dr Douglas Kirsch, directeur médical de la médecine du sommeil chez Atrium Health en Caroline du Nord (USA), s’est penchée sur l’impact du sexe et de l’orgasme sur la qualité du sommeil. Les résultats de cette étude montrent que 75 % des participants estiment mieux dormir après avoir eu une relation sexuelle avant le coucher. D’après eux, le sexe a davantage d’effets positifs sur leur sommeil que les somnifères.

Ce phénomène est-il lié à un processus physiologique lié à l’orgasme ? Une étude australienne démontre qu’après l’orgasme, le corps libère plusieurs hormones, comme la prolactine et l’ocytocine. La prolactine est souvent associée à un sentiment de relaxation et de satiété, tandis que l’ocytocine, « hormone de l’amour », favorise les sentiments d’attachement et de bien-être. En outre, l’orgasme diminue le taux de cortisol (l’hormone du stress). Voilà pourquoi nous nous endormirions donc plus vite et passerions une meilleure nuit après une relation sexuelle.

Des effets différents chez l’homme et la femme

Chez la femme, des nuits agitées, des cauchemars ou des réveils à répétition provoqueraient des sentiments de colère et de détachement vis-à-vis du partenaire, des facteurs qui peuvent inhiber la libido et la vie sexuelle. De plus, des études ont montré que l’apnée obstructive du sommeil est liée à des troubles sexuels chez les femmes. En revanche, un orgasme multiplierait par cinq le taux d’ocytocine chez la femme. Cela favorise non seulement le bien-être émotionnel, mais peut également améliorer la qualité du sommeil.

Quant aux hommes, des nuits de mauvaise qualité perturberaient le taux de testostérone. Cela se traduit par des troubles de la libido et par des troubles de l’érection. À l’inverse, de bonnes nuits de sommeil boosteraient la production de testostérone. Des chercheurs ont effectivement prouvé que la testostérone est plus élevée chez les hommes qui dorment mieux et plus longtemps.

En définitive, il est clair que notre bien-être, notre santé et même nos relations intimes sont étroitement liés à la qualité de notre sommeil. Le manque de sommeil déséquilibre notre métabolisme, dégrade nos fonctions cognitives et demeure un facteur décisif dans l’apparition de difficultés relationnelles. En prenant conscience de cette connexion entre le sommeil et le sexe, nous pouvons non seulement passer de meilleures nuits, mais aussi prendre soin de notre couple.

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