Décès nocturnes : comprendre les causes de la mort dans son sommeil

Mourir dans son sommeil, la plus belle mort. La moins effrayante. Partir sans s’en rendre compte, sans douleur. Mais mourir dans son sommeil peut survenir à tout âge. C’est un choc énorme pour les amis et la famille, laissés là, avec de nombreuses questions sans réponse. Alors, pourquoi des gens meurent-ils dans leur sommeil ?

Mourir en dormant, les diverses raisons

Certaines recherches ont souligné le fait que trop ou trop peu de sommeil pouvait être associé à un risque de mortalité en général. Mais, il n’existe toutefois aucune preuve quant au lien existant entre la quantité de sommeil et la mort en dormant.

En fait, la plupart des personnes qui meurent dans leur sommeil souffraient de problèmes de santé. Mourir en dormant est généralement lié au cœur, aux poumons ou au cerveau. Il arrive également que les diabétiques meurent dans leur sommeil à cause d’un taux de glucose trop bas.

Parfois, des pathologies plus complexes sont en cause. Par exemple, un jeune homme d’une trentaine d’années est récemment décédé dans son sommeil de la maladie de Pompe, un trouble du stockage du glucose qui entraîne une faiblesse musculaire et des difficultés respiratoires.

Gardez en tête que, la plupart du temps, les maladies qui entraînent des décès nocturnes peuvent être prises en charge afin de réduire ce risque.

Attention

La surdose de sédatifs peut être une autre cause de décès nocturne. Les sédatifs dépriment le système nerveux central, ce qui peut entraîner un arrêt respiratoire fatal. Les risques sont d’autant plus élevés si les sédatifs sont pris avec d’autres dépresseurs du système nerveux central, comme l’alcool.

Décès nocturnes, position de sommeil et pathologies respiratoires

La position couchée sur le dos, adoptée par de nombreuses personnes pendant leur sommeil, peut influencer le volume pulmonaire et ainsi affecter la respiration, notamment en cas de pathologies comme la paralysie du diaphragme, le muscle essentiel à la respiration. 

La nuit, les troubles neurologiques comme l’épilepsie réfractaire présentent des risques réels, en particulier le syndrome de la mort subite inattendue et inexpliquée en épilepsie (MSIE). Ce syndrome est provoqué par des crises perturbant les fonctions respiratoires, cardiaques et électrocérébrales. Selon des recherches publiées en 2018 dans Frontiers in Neurology, le MSIE est plus susceptible de se produire pendant la nuit ou aux premières heures du matin.

Les risques cardiovasculaires et métaboliques pendant le sommeil

D’après Sumeet Chugh, directeur médical du Heart Rhythm Center du Cedars-Sinai (Californie, Etats-Unis), l’arrêt cardiaque est responsable des décès nocturnes dans 90 % des cas.

L’hypertension artérielle non contrôlée constitue également un risque majeur puisqu’elle augmente la probabilité d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) potentiellement fatals pendant le sommeil.

D’autres affections, comme l’insuffisance cardiaque et l’apnée du sommeil, qui provoque des interruptions de la respiration, peuvent aussi s’aggraver la nuit. Les personnes atteintes d’apnée obstructive du sommeil ont 2,5 fois plus de risques de subir une crise cardiaque soudaine. Bien que les formes légères de cette maladie ne nécessitent pas toujours de traitement, les cas graves peuvent être gérés avec un appareil CPAP. Les maladies coronariennes (athérosclérose) constituent également un risque majeur, surtout la nuit.

Les troubles cardiaques comme les arythmies nécessitent souvent l’utilisation de stimulateurs cardiaques ou de défibrillateurs implantables pour réguler et surveiller le rythme cardiaque. 
Enfin, les maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète, l’obésité et les maladies pulmonaires, comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), peuvent détériorer la santé générale et accroître les risques de complications, d’où l’importance d’une prise en charge adéquate et d’un mode de vie sain.

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