Symbole de l’enfance, de réconfort, et de sécurité, les doudous et autres peluches s’invitent bien plus souvent qu’on ne le croit dans le lit des grands. Environ un tiers des adultes, femmes et hommes confondus, auraient besoin de leur petit ours en peluche pour s’endormir. Est-ce votre cas ? Si oui, n’ayez pas honte ! Le nin-nin n’est pas réservé aux enfants, bien au contraire. Avoir un doudou à l’âge adulte présenterait d’ailleurs plusieurs bénéfices pour le sommeil, notamment en termes de développement personnel.
Pourquoi un adulte dort-il avec un doudou ?
Face à une peluche lambda, nous portons généralement notre attention sur son apparence, sa douceur ou sa taille. En revanche, face à notre propre doudou, qu’importe son état, ce qui compte, c’est son odeur et les sensations qu’il nous procure. Au fond, l’impact émotionnel de cet accessoire en tissu reste intact, tout au long de la vie.
Notez qu’en France et à travers le monde, beaucoup d’adultes maintiennent une affection pour le doudou avec lequel ils partagent toutes leurs nuits. Parce que oui, la nuit, on régresse. On dort à poings fermés, comme des bébés recroquevillés. Mais, pour se laisser totalement aller, certains adultes ont besoin d’un objet régressif et apaisant. Et, cet objet, c’est le doudou.
Le doudou protège et tranquillise. Il représente une sorte d’ancrage, un repère, qui permet l’apaisement et le lâcher prise au moment de se mettre au lit. Il nous rappelle la personne qui nous l’a offert ou un souvenir heureux. Parfois, il vient directement de notre petite enfance. Son odeur, sa forme, sa texture sont autant d’éléments qui nous « ramène à la maison », c’est-à-dire là où nous nous sentons toujours bien. C’est cet attachement sentimental, ces liens familiaux et ces souvenirs si chers, qui nous rassurent et nous réconfortent dans les moments d’angoisses existentielles ou de baisse de moral.
Avez-vous déjà entendu parler de l’essentialisme ? Ce mode de pensée affirme que la valeur des objets ne se limite pas à leurs propriétés physiques. L’essentialisme est la première raison pour laquelle nous nous accrochons aux jouets ou aux objets de notre enfance. À nos yeux, le nin-nin de notre enfance possède une valeur émotionnelle indescriptible qui le place au-dessus de n’importe quel autre objet
Est-ce normal ?
Si un bambin de 6 ans ne veut plus dormir avec son nin-nin, c’est son choix. Si un enfant de 10 ans estime avoir atteint l’âge de retirer son nounours de son lit, tant mieux pour lui ! En revanche, celles et ceux qui ressentent le besoin de garder leur peluche ou leur couverture de bébé jusqu’à l’adolescence ou l’âge adulte en ont parfaitement le droit, eux aussi. Peu importe l’âge, chaque individu est libre de décider ce qui est bon pour lui. Toutes les situations sont acceptables !
Avant de s’endormir, l’organisme a besoin de savoir que vous êtes bien en sécurité pour dormir. Alors, si une couverture de bébé, un nin-nin en tissu ou un lapin en peluche fait partie de la routine permettant de signaler à votre corps que tout va bien et qu’il est temps de vous endormir, pourquoi s’en priver ? Il n’y a rien d’anormal à ce qu’un adulte dorme avec un doudou s’il l’aide à créer une zone de confort favorable au sentiment de sécurité et à l’endormissement.
Finalement, c’est vous qui décidez de ce qui est bon pour vous et votre sommeil. Personne n’a à émettre de jugement sur ce qui est « normal » ou non. Si cela vous fait du bien, alors tout va bien !
Est-ce que c’est tabou ?
La décision de parler ou non du fait de dormir avec un doudou ne dépend que de vous. En soi, aucune raison ne vous oblige à le faire. Toutefois, au début d’une relation naissante ou si vous dormez en couple, si vous ressentez le besoin d’en discuter avec votre partenaire, faites-le. Il n’y a aucune honte à cela. Dites-le-lui sur le ton de l’humour, ou dites simplement que vous avez besoin de serrer un objet pour parvenir à vous endormir.
Gardez toutefois en tête qu’il existera toujours des gens qui trouveront cela puéril, étrange ou « anormal » . Non, un doudou n’est pas un jouet pour bébé. Non, vous n’avez pas à « grandir » et à « faire votre âge » . Critiquer ou se moquer de quelqu’un pour ses habitudes personnelles ou ses préférences est une forme d’intolérance. Il n’y a pas d’âge pour faire fondre le stress de la journée, même s’il s’agit de se blottir contre une vieille peluche de 27, 35 ou 40 ans !
Avoir besoin de votre doudou pour dormir vous met mal à l’aise ? Dans ce cas, essayez de le remplacer par un tissu ou une couverture douillette.
Quels sont les effets bénéfiques de dormir avec un doudou ?
Que l’on soit petit ou grand, la présence d’un doudou dans son lit présente plusieurs avantages.
Un nin-nin contre le stress et l’anxiété
Le noir, la solitude, le silence… face à la nuit, les psychologues évoquent la peur de la mort qui nous fragilise. D’ailleurs, un adulte qui explique la mort à un enfant dira souvent qu’il « dort pour toujours ». C’est pourquoi, peu importe les signes manifestes d’usure ou la douceur envolée avec le temps, les doudous serviront de soutien émotionnel dans les situations de stress. Le lien émotionnel que nous entretenons avec ces petits compagnons en tissu est réconfortant puisqu’ils nous permettent d’affronter l’angoisse de la mort. En nous renvoyant tout droit dans notre enfance, le doudou est voué à matérialiser une présence apaisante. Pour l’enfant comme pour l’adulte, cet objet vise également à apaiser les angoisses de séparation, le sentiment de solitude, voire d’abandon.
Le saviez-vous ? Tous les enfants possèdent des objets d’attachement, comme les nounours. Ces objets matériels procurent calme et réconfort dans les moments compliqués. En devenant adulte, nous n’oublions pas l’effet bénéfique ressenti dans l’enfance et, inconsciemment, cherchons à ressentir le même sentiment de tranquillité lorsque nous nous sentons tristes, en colère, ou lorsque nous avons peur.
Un nounours pour se sentir mieux avec les autres
Chez certaines personnes, de vieilles chemises de nuit, une girafe en peluche ou un édredon de bébé peuvent aider à construire des liens apaisés. En permettant de pleurer, de crier, ou d’exprimer les angoisses sans craindre le jugement des autres, ces petits compagnons favorisent le sentiment de sécurité et de confort émotionnel, contribuant à des interactions sociales plus sereines et positives. Ce processus social des liens apaisés est indispensable pour créer des relations avec les autres et réduire les conflits.
La transition vers le sommeil avec un doudou
Ces partenaires en peluche créent un environnement plus confortable et sécurisant. Intrinsèquement liés à l’univers de la nuit, les doudous appellent au sommeil. En outre, ils répondent à un besoin physique : celui du toucher, des câlins et de la chaleur. Serrer un nin-nin contre soi permet donc la sécrétion des hormones du bonheur par le cerveau, les endorphines, aux propriétés antalgiques, relaxantes et anxiolytiques. Résultat : le doudou aide à l’endormissement, et favorise un sommeil plus profond et plus réparateur.
Une aide contre les maladies chroniques et mentales
Le pouvoir des objets d’attachement est encore plus intense pour les personnes qui font face à des problèmes de santé physique chronique ou de santé mentale. Comme la couverture lestée, un vieux tissu ou un nounours semblent être des accessoires complémentaires pour ces patients qui se sentent davantage en contrôle de leur situation grâce aux effets apaisants.
Quand dormir avec un doudou devient un problème
Dans certains cas, dormir avec un animal en peluche ou une couverture d’enfant peut causer des problèmes, notamment si :
- cela perturbe votre couple : chercher du soutien dans un nounours plutôt que dans votre partenaire demeure problématique puisque cela peut être symptomatique de problèmes d’intimité sous-jacents ;
- vous vous isolez des autres : le fait de vouloir cacher à tout prix votre besoin de dormir avec un objet
- vous empêche d’inviter des amis à la maison, de rencontrer des partenaires ou de partir en voyage ;
- vous êtes réellement incapable de dormir sans : si vous ne pouvez pas passer de l’état de vigilance à l’état de calme nécessaire pour vous endormir et passer une bonne nuit, c’est le signe que vos capacités d’autorégulations sont perturbées. Dans ce cas, votre dépendance vous domine, et va à l’encontre de votre bien-être.
Dans ces cas précis, il est important de réduire progressivement la dépendance. Nous vous conseillons de commencer par dormir avec votre doudou dans votre lit, mais loin de vous. Ensuite, déplacez-le sur le bord du lit, puis sur la table de nuit ou sur une étagère à distance de votre lit.
De manière générale et contre toute attente, le doudou semblerait avoir sa place dans le lit des adultes. Pour traverser des épreuves difficiles, pour nous réconforter quand ça ne va pas, ou tout simplement parce qu’on l’aime, nous gardons le souvenir de ce compagnon qui nous a permis de nous calmer dès notre plus jeune âge. Comme un enfant enlace sa peluche pour apaiser ses angoisses, l’adulte peut également avoir besoin de son objet d’attachement le soir, lorsqu’il s’abandonne à la solitude et au calme de la nuit. Alors, même si cela prête à sourire, dormir avec un nin-nin semblerait bien être une solution pour contrer les problèmes d’endormissement !