Bien que le fait de transpirer abondamment en dormant puisse entraîner un inconfort et provoquer des réveils intempestifs, la sueur nocturne n’est pas considérée comme un trouble du sommeil. Ce problème de transpiration peut avoir des origines diverses, qui sont le plus souvent bénignes. Dans certains cas, pourtant, il s’agit du symptôme d’une pathologie nécessitant une prise en charge médicale.
Comment se manifeste les sueurs nocturnes ?
L’hyperhidrose du sommeil – plus communément appelée sueur nocturne, est une transpiration excessive qui survient pendant la nuit. Elle s’accompagne fréquemment de bouffées de chaleur. Certaines personnes souffrant d’hyperhidrose du sommeil rapportent à l’inverse des sueurs froides nocturnes.
Les sueurs nocturnes peuvent être ponctuelles et se manifester au cours d’un épisode fiévreux ou durant une maladie infectieuse, ou être chroniques.
Il est normal de transpirer durant la nuit, car cela contribue à la régulation de la température corporelle. On parle de sueur nocturne lorsque la sudation est suffisamment importante pour provoquer un réveil brutal et qu’il est nécessaire de changer de vêtements et de draps, en l’absence d’une cause naturelle type canicule.
La sueur nocturne est provoquée par une stimulation du système nerveux sympathique, qui contrôle la sudation. Il est à noter cependant que de nombreux autres facteurs peuvent intervenir : s’il est possible de lutter contre la transpiration, il demeure indispensable de rechercher l’origine précise de ce dérèglement, afin de le traiter correctement.
Qui est concerné ?
Les sueurs nocturnes constituent un problème fréquent : on estime qu’elle touche un tiers de la population entre 20 et 65 ans. Il est à noter que les bébés transpirent beaucoup durant la nuit, ce qui est le plus souvent lié au fait que les jeunes parents tendent à les couvrir un peu trop.
La sueur nocturne se distingue de l’hypersudation, le fait de transpirer de façon excessive durant la journée. Ce phénomène, souvent localisé, se traduit principalement par des mains moites, une transpiration des pieds et sous les aisselles excessives, qui cesse pendant la nuit. Dans les cas les plus extrêmes, certains traitements tels que les injections de toxine botulique ou l’ionophorèse (un dispositif médical utilisant un faible courant électrique) sont envisageables. L’hypersudation et les sueurs nocturnes ne sont pas liées.
Quelles sont les conséquences ?
Les sueurs nocturnes provoquent des désagréments pouvant aller de l’inconfort au réveil nocturne, avec nécessité de se changer, voire de changer les draps. À moyen terme, elles sont à l’origine d’un manque de sommeil conséquent, susceptible d’impacter le bien-être au quotidien. Dans un premier temps, cela se traduit par de la somnolence, des problèmes de concentration, et des troubles de l’humeur.
À long terme, un sommeil perturbé peut avoir des conséquences plus lourdes sur la santé. Outre l’apparition de certains troubles tels que l’insomnie, le manque de sommeil prolongé augmente le risque d’obésité, de diabète, de maladies cardio-vasculaires et d’hypertension.
Combien de temps durent les sueurs nocturnes ?
La sueur nocturne survient très souvent de manière ponctuelle. Elle peut s’accompagner de bouffées de chaleur, qui durent en moyenne 4 minutes. Lorsque les sueurs nocturnes se répètent plusieurs nuits de suite, il est conseillé d’en parler à votre médecin traitant, car cette transpiration excessive peut être le signe d’une pathologie sous-jacente.
Sueurs nocturnes : les causes
Les causes des sueurs peuvent être variées. Il est recommandé de consulter votre médecin traitant afin de les identifier et de vous assurer qu’elles ne sont pas liées à une éventuelle pathologie.
Causes environnementales
Il est recommandé de ne pas dépasser 19°C dans la chambre, car il faut que la température corporelle baisse de 0,5 à 1°C afin de pouvoir s’endormir. Durant le sommeil, la température continue de chuter, pour atteindre son pic le plus bas en milieu de nuit. C’est la raison pour laquelle une température trop élevée dans la pièce ou le fait d’être trop couvert peut provoquer des sueurs nocturnes.
D’autres facteurs environnementaux augmentent le risque de sueurs nocturnes :
- Une activité physique trop intense avant d’aller se coucher ;
- Une alimentation trop riche et/ou trop épicée pour le dîner ;
- Les boissons chaudes avant d’aller dormir.
La sueur nocturne constitue l’un des effets secondaires de certains médicaments, notamment du paracétamol, des antidépresseurs, des corticoïdes ou des hormones. Elles s’accompagnent alors souvent d’une bouche très sèche en dormant.
Sueur nocturne et alcool sont intimement liés : chez les personnes alcoolodépendantes, les bouffées de chaleur sont fréquentes la nuit et le matin. Il faut compter 2 à 5 jours de sevrage pour qu’elles disparaissent.
Sueur nocturne, stress et troubles du sommeil
La sueur nocturne survient fréquemment en cas de troubles du sommeil et, notamment, de parasomnie :
- Cauchemars ;
- Terreurs nocturnes ;
- Paralysie du sommeil ;
- Syndrome des jambes sans repos.
Le risque de sueurs nocturnes augmente par ailleurs en cas de trouble anxieux et de stress. En effet, le stress nuit au fonctionnement du système nerveux sympathique, qui n’est alors plus capable de réguler correctement la température corporelle.
Causes somatiques
Les sueurs nocturnes peuvent être causées par de nombreuses pathologies de gravité variables. On distingue principalement des origines :
- Infectieuses : brucellose, ostéomyélite, endocardite, mycobactéries, HIV ;
- Endocriniennes : hyperthyroïdie, diabète mellite, post-orchidectomie, insuffisance ovarienne ;
- Tumorales : cancer de la prostate, cancer du pancréas, lymphome.
Les sueurs nocturnes peuvent également survenir à cause d’un syndrome d’apnée du sommeil, en cas de fatigue chronique, d’artérite de Takayasu, de rosacée ou encore de reflux gastro-oesophagien.
La sueur nocturne chez la femme
Chez la femme, l’hyperhidrose du sommeil avoir une origine hormonale. Il arrive d’ailleurs que la sueur nocturne soit liée à la pilule contraceptive, et il est indispensable d’en parler à votre médecin si la situation persiste.
Les sueurs nocturnes durant les règles sont plus particulièrement courantes, car la chute du taux d’œstrogènes cause le dérèglement des glandes sudoripares – qui produisent la transpiration.
La sueur nocturne durant la grossesse survient le plus souvent durant le deuxième et le troisième trimestre, et elle peut se prolonger durant la période de l’allaitement. D’une part, les changements hormonaux provoquent une dilatation des petits vaisseaux à l’origine de bouffées de chaleur. D’autre part, une hyperthyroïdie peut se manifester durant la grossesse, stimulant les glandes sudoripares.
Enfin, le risque de sueurs nocturnes augmente avec la ménopause. Elles peuvent se manifester dès la préménopause, à partir de l’âge de 40 ans. Il arrive toutefois que la sueur nocturne survienne chez une femme de 30 ans.
La sueur nocturne chez l’homme
Chez l’homme, la sueur nocturne est le plus souvent liée à une pathologie sous-jacente. Cependant, l’andropause peut être à l’origine des sueurs nocturnes. Cette période de diminution du taux de testostérone survient entre l’âge de 45 et de 65 ans, et l’on estime qu’environ un cinquième des hommes expérimentent une hyperhidrose du sommeil.
Sueurs nocturnes : quel traitement ?
Dans un premier temps, votre médecin vous interrogera afin de déterminer quand et dans quelles circonstances elles sont survenues. Dans un second temps, votre médecin procédera à un examen clinique afin d’établir la présence, ou non, d’autres symptômes :
- Troubles de la fréquence cardiaque ;
- Hypertension artérielle ;
- Fatigue ;
- Troubles digestifs ;
- Anxiété.
Cet examen peut être complété d’un bilan sanguin, comprenant un dosage des hormones thyroïdiennes.
Le traitement proposé dépend ensuite de l’origine exacte des sueurs nocturnes. Lorsque la sueur nocturne est provoquée par des facteurs environnementaux, il suffit d’adopter de nouvelles habitudes pour y remédier. Cela commence par une hygiène de vie plus saine, en limitant votre consommation de café et d’alcool, et en adoptant une alimentation équilibrée.
Soignez votre environnement de sommeil, en conservant une certaine fraîcheur dans la chambre – même en hiver ! Pour lutter contre la transpiration, privilégiez la literie et le linge de lit en matières naturelles, plus respirantes que les matières synthétiques. Enfin, veillez à ne pas trop vous couvrir : pyjama et couette doivent être adaptés à la saison !
Le THS (traitement hormonal substitutif) constitue un traitement courant des bouffées de chaleur et sueurs nocturnes liées à la ménopause : il est toutefois prescrit à dose minimale et seulement pour une durée limitée, afin de prévenir les risques de cancer du sein ou de l’ovaire, mais aussi de l’augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral à long terme. La sauge est un remède naturel aux sueurs nocturnes durant la ménopause. Il convient de ne pas en abuser, car tout comme le THS, une consommation excessive accentue le risque de cancers hormonaux. Dans le cas d’une sueur nocturne liée à la thyroïde, votre médecin peut prescrire un traitement bloquant la production d’hormones thyroïdiennes.
Certains remèdes spécifiques sont également envisageables en cas de sueurs nocturnes et reflux gastriques : pansements, antiacides voire inhibiteurs de la pompe à protons (IPP).
Lorsque le stress est à l’origine des sueurs nocturnes, des solutions naturelles sont privilégiées : relaxation et traitement homéopathique, entre autres.
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