Le sommeil de bébé constitue l’un des sujets de préoccupation majeure des jeunes parents. D’une part, la qualité du sommeil de bébé constitue un élément essentiel pour son développement, et d’autre part, les difficultés au moment d’aller au lit et les réveils nocturnes fréquents sont susceptibles d’impacter la vie familiale. Afin de faire dormir votre enfant, il est indispensable de comprendre son comportement. Pourquoi bébé refuse le « dodo » ou de se rendormir, et comment réagir : on vous explique tout.
Comprendre le sommeil de bébé
L’apprentissage du sommeil de bébé commence dès le retour de la maternité, et il se poursuit jusqu’à l’âge de 3 ans. Au cours de cette période, son sommeil est en perpétuelle évolution. Et si bébé fait des progrès rapides, ceux-ci ne sont pas toujours linéaires. Ainsi, quand bébé fait ses nuits, il est courant – et tout à fait normal – qu’il traverse des périodes de « retour en arrière ».
Le cycle de sommeil de bébé
Le temps de sommeil de bébé dépend de son âge, et l’on note dès la maternité des différences d’un nouveau-né à l’autre. Au cours de ses premières semaines, votre bébé dort entre 16 et 20 heures par jour. Il se réveille principalement pour se nourrir, toutes les 2 à 4 heures.
Jusqu’à l’âge de 2 mois, le cycle du sommeil est court (50 minutes environ), et il se compose uniquement de 2 stades :
- Le sommeil agité ;
- Le sommeil calme.
Bébé peut s’agiter un peu entre deux cycles, mais il s’agit de micro-réveils et il est conseillé de ne pas intervenir afin de ne pas perturber son sommeil.
À partir de 2 mois, bébé dort plus longtemps. Son cycle de sommeil s’allonge (60 minutes en moyenne), et il comporte 3 stades :
- Le sommeil lent léger ;
- Le sommeil lent profond ;
- Le sommeil agité (ou sommeil paradoxal).
Entre les cycles, votre bébé expérimente toujours une brève période d’éveil, mais il n’a généralement aucun mal à se rendormir.
À partir de 6 mois, le cycle de sommeil de bébé s’allonge encore un peu, et son organisme est tout à fait en mesure de stocker suffisamment d’énergie pour qu’il fasse ses nuits : toutefois, certains enfants ont besoin de davantage de temps, et ils ne font des nuits complètes que vers l’âge de 12 mois.
L’organisation du sommeil change, pour comporter un temps de sommeil nocturne plus long, et 3 siestes :
- En fin de matinée ;
- En début d’après-midi ;
- En fin d’après-midi.
La sieste de bébé est indispensable pour qu’il soit en forme. Au fil des mois, cependant, le nombre de siestes et leur durée diminuent.
L’apprentissage du cycle veille/sommeil
Au cours de ses premières semaines de vie, l’horloge biologique de bébé n’est pas encore opérationnelle. Il ne fait pas la différence entre le jour et la nuit, et son organisme n’est pas encore en mesure de stocker assez d’énergie pour qu’il passe 5 à 7 heures sans se nourrir.
Ainsi, on pourrait penser qu’un bébé de 1 mois ne veut pas dormir parce qu’il se réveille fréquemment alors qu’en réalité, il n’est tout simplement pas en mesure de faire une nuit complète !
Pour aider votre bébé à différencier jour et nuit et à construire son rythme de sommeil, vous pouvez avoir recours à quelques astuces :
- Pendant la journée, laissez filtrer un peu de lumière naturelle dans sa chambre pendant qu’il dort, et n’hésitez pas à lui parler et à le stimuler un peu durant ses phases de réveil ;
- Au cours de la nuit, conservez une lumière tamisée, et évitez de le stimuler lorsque vous le changez.
Un bébé dort dans son lit plus facilement lorsqu’il identifie clairement la chambre comme le lieu dédié au sommeil pendant la nuit comme pendant la sieste. Pour l’aider dans son apprentissage du sommeil, n’hésitez pas à le coucher dans sa chambre après l’allaitement ou le biberon, plutôt que de le garder longtemps dans vos bras.
Pourquoi bébé ne veut pas dormir ?
Face à un bébé qui ne veut pas dormir, il est important de comprendre la cause du problème afin de déterminer la meilleure attitude à adopter.
Les régressions du sommeil et la peur d’être seul
L’apprentissage du sommeil de bébé est ponctué de « marches arrière » qui peuvent durer de quelques jours à quelques semaines. Elles sont tout à fait normales et liées au développement de votre enfant.
La régression du sommeil des 4 mois survient lorsque le cycle de sommeil de bébé se modifie, passant de l’alternance sommeil agité/sommeil calme à une structure à 3 phases (sommeil lent léger/sommeil lent profond/sommeil paradoxal).
La régression du sommeil survenant entre 8 et 10 mois est quant à elle liée à une étape importante du développement cognitif de bébé. Il commence à distinguer les visages et à comprendre qu’il est un individu indépendant de vous. Il expérimente alors l’angoisse de la séparation : la peur que vous ne disparaissiez définitivement si vous le quittez au moment de le coucher.
Ces régressions sont marquées par des temps de sommeil plus courts, des difficultés à coucher bébé, ainsi que des réveils nocturnes fréquents. Bébé peut aussi pleurer pour vous réclamer..
Il est important de réagir avec le plus grand calme. Gare à la tentation d’emmener bébé dans le lit parental ! Cela lui enverrait le message qu’il court effectivement un danger dans sa chambre, ou il pourrait assimiler sa chambre à un lieu de punition. Bébé doit apprendre à dormir seul dès ses premiers mois, sous peine de développer un type d’insomnie spécifique : l’insomnie conditionnée. N’hésitez pas à répéter le rituel du coucher, et à laisser la porte de la chambre entrouverte afin que vos voix le rassurent.
Ces périodes peuvent être éprouvantes, car le manque de sommeil se fait ressentir durement pendant la journée, aussi bien pour votre bébé que pour vous. Il est courant et normal d’avoir du mal à conserver son calme : si tel est le cas, n’hésitez pas à demander de l’aide ou à vous en ouvrir au pédiatre.
La régression du sommeil des 18 mois
À partir de 18 mois, il est courant de constater que bébé ne veut pas dormir la journée : en réalité, il s’agit pour lui d’une façon de tester votre autorité, ou celle de l’adulte qui prend soin de lui. À défaut d’une authentique sieste, il est important qu’il passe un moment de repos au calme, dans son lit.
Il est probable que vous expérimentiez des difficultés au moment du coucher. À la différence des régressions survenant à 4 et 9 mois, la régression des 18 mois de bébé n’est pas liée à la peur d’être seul, mais à une volonté d’indépendance. Ce moment est délicat, car il s’agit d’instaurer des limites et de fixer des règles. Là encore, la patience est de mise !
Les douleurs dentaires, les troubles digestifs et la fièvre
Les tout-petits ne sont pas en mesure de verbaliser leur inconfort ou la douleur : les pleurs constituent donc leur principal moyen d’expression.
Quand bébé pleure dans son sommeil ou au moment d’aller se coucher, cela peut-être parce qu’il ne se sent pas bien. Les raisons peuvent être variées. Les poussées dentaires sont très communes, mais bébé peut expérimenter d’autres petits maux courants tels qu’un rhume ou des troubles digestifs. Son système immunitaire étant en formation, les épisodes fiévreux sont aussi courants. Il n’y a donc pas de quoi s’affoler.
Il est courant que bébé tousse en dormant : il s’agit d’un mécanisme permettant de dégager ses voies respiratoires en cas de reflux ou de rhume. La toux est amplifiée par la position allongée. Cela peut devenir assez inconfortable pour que bébé refuse de dormir. Placez alors un oreiller sous le matelas pour l’incliner à 30° environ.
Un baume gingival peut soulager les douleurs dentaires. En cas de fièvre, vérifiez si bébé n’a pas transpiré. Si nécessaire, passez-lui un linge humide tiède sur le corps pour le rafraîchir, et habillez-le d’un vêtement léger et sec. Veillez enfin à bien le faire boire – en évitant les liquides froids si votre enfant a moins de 10 mois.
Le manque de sommeil
Pour de jeunes parents, il est déstabilisant de constater que bébé pleure de fatigue, mais ne veut pas dormir. Contrairement aux adultes, qui se montrent somnolents, les tout-petits manifestent leur manque de sommeil par une hyperactivité se traduisant souvent par des pleurs.
Pour prévenir la dette de sommeil, il est important de faire preuve de régularité sur les horaires de coucher. Gardez à l’esprit que chaque enfant est unique : observez votre bébé afin de déterminer s’il est du soir ou du matin, et n’hésitez pas à ajuster ses horaires de sommeil en conséquence. Assurez-vous de faire preuve de la même régularité concernant les horaires de la sieste.
Les troubles du sommeil
Les tout-petits expérimentent certains troubles du sommeil courant. Les principaux sont :
- Les cauchemars;
- Les terreurs nocturnes.
Les terreurs nocturnes sont spectaculaires, car bébé hurle, transpire et s’agite parfois violemment, et il repousse toute tentative pour le toucher. Bien qu’il ait les yeux ouverts, il dort profondément. Il est conseillé de ne pas intervenir et de le laisser se rendormir. Rassurez-vous : votre bébé ne se souviendra pas de cet épisode.
Le cauchemar de bébé fait partie de son développement. Ces mauvais rêves surgissent vers l’âge de 18 mois. Si bébé se réveille au cours de la nuit et qu’il refuse de dormir, il est probable qu’il ait fait un mauvais rêve. Et s’il pleure et semble angoissé, cela n’a rien d’un caprice : son cerveau n’est pas encore en mesure de distinguer les images réelles des images oniriques. Il est donc important de le rassurer avant de le recoucher. Là encore, il est déconseillé de l’emmener dans votre lit : cela le conduirait à penser qu’il est vraiment en danger dans sa chambre.
Comment aider bébé à mieux dormir ?
Lorsque bébé refuse de dormir, il est déconseillé d’avoir recours à des médicaments ou compléments alimentaires (y compris à la mélatonine) sans l’avis préalable du pédiatre. En revanche, vous pouvez faciliter le coucher et la nuit de sommeil de bébé grâce à des gestes simples.
De bonnes conditions de sommeil
En premier lieu, il est important de garder à l’esprit que bébé n’est pas encore en mesure de réguler sa température tout seul. C’est la raison pour laquelle il est important de conserver une température de 18 à 20°C. En été, particulièrement en cas de canicule, tenez compte de la température pour déterminer comment habiller bébé pour dormir. À partir de 27°C, un bébé dort mieux avec une couche-culotte pour tout vêtement !
Ne négligez pas le taux d’hygrométrie (ou taux d’humidité). Il est conseillé de conserver un taux compris entre 45 et 60% dans la chambre. Si bébé est enrhumé, optez pour un taux de 50% au moins afin de faciliter sa respiration.
Le rituel du coucher
Les rituels sont rassurants pour les tout-petits. La répétition de gestes à heure fixe est sécurisante. Il n’est jamais trop tôt pour imaginer un rituel du coucher – ou « rituel du dodo ». Câlin, chanson, massage : il n’y a pas de formule figée, vous pouvez imaginer votre propre routine. Le principal, c’est d’apaiser bébé afin qu’il aille se coucher. Le rituel du coucher offre des points de repère important à bébé : efforcez-vous de le conserver durant les périodes de régression, en particulier celle des 18 mois.
Le bon timing
La fatigue poussant bébé à s’agiter, cela va immanquablement compliquer le moment du coucher. Car comment faire dormir bébé lorsqu’il se montre hyperactif ? Le meilleur moyen d’éviter ce genre de situation, c’est de prêter attention à certains signes :
- Sa tête semble ballotter d’avant en arrière ou de droite à gauche ;
- Il bâille ;
- Il ne réagit plus aux stimulus ;
- Son regard semble lointain.
Il est temps de coucher bébé avant qu’il ne manifeste des pleurs de fatigue !
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