De la naissance jusqu’à l’adolescence, la nature et la durée du sommeil de l’enfant évoluent considérablement.
Une fois qu’il a appris à différencier le jour de la nuit, il apprend à dormir à heures régulières et, petit à petit, les siestes s’espacent et disparaissent. À partir de l’âge de 6 ans, son temps de sommeil diminue peu à peu, pour se stabiliser vers l’âge de 17 ans. Ces années de maturation sont fréquemment marquées par l’apparition de troubles du sommeil chez l’enfant : il est donc important de les accompagner tout au long de cette période d’évolution.
Les bienfaits du sommeil chez l’enfant
La qualité du sommeil d’un enfant a des conséquences directes sur sa santé et sur son développement. Le sommeil est indispensable au développement cérébral de l’enfant, et il régule aussi la production de plusieurs hormones :
- L’hormone de croissance ;
- L’insuline ;
- Les hormones de l’appétit.
Plusieurs études ont permis de démontrer que le manque de sommeil joue un rôle clé dans l’augmentation des risques d’obésité infantile.
Le sommeil de l’enfant influe sur sa santé à court terme. Chez les enfants qui dorment bien, on note une meilleure réponse immunitaire : moins souvent malades, ils sont aussi moins vulnérables en cas d’infection.
La qualité du sommeil de l’enfant a aussi un impact sur la santé à long terme : le fait de bien dormir durant l’enfance diminue les risques de diabète de type 2 et d’hypertension artérielle à l’âge adulte.
Pendant la nuit, le cerveau de l’enfant traite les informations acquises durant la journée et les consolide. Bien dormir améliore par ailleurs sa concentration. C’est donc un élément crucial dans le processus d’apprentissage, et dans l’acquisition de l’autonomie.
Le cycle du sommeil chez l’enfant
Comme chez les adultes, le sommeil de l’enfant commence par une phase d’endormissement, suivie d’une succession de 4 à 6 cycles – on parle également de « train du sommeil ». Chacun de ces cycles comporte différentes phases. La durée de ces cycles et la nature de leurs phases varient en fonction de l’âge de l’enfant.
Chez le nouveau-né, un cycle de sommeil est court : 50 minutes environ. Il se compose de deux phases, le sommeil agité et le sommeil lent. Dès l’âge de deux mois, le sommeil du nourrisson évolue. Les cycles s’allongent : 70 minutes en moyenne. Ils se composent de phases de sommeil lent plus ou moins profond, durant lesquelles l’activité cérébrale diminue, et de sommeil paradoxal. Durant cette phase, le cerveau est aussi actif que durant la journée : c’est la raison pour laquelle les enfants rêvent et on note en outre des mouvements oculaires rapides.
Lorsqu’un enfant grandit, la durée de sa nuit de sommeil augmente. Chez les grands, la durée des cycles s’allonge, et ils se composent désormais de 6 phases : l’endormissement, le sommeil lent très léger, le sommeil lent léger, le sommeil lent profond, le sommeil lent très profond et le sommeil paradoxal.
Le temps de sommeil recommandé pour l’enfant
Le besoin de sommeil d’un enfant varie en fonction de son âge. La durée moyenne du temps de sommeil est calculée sur un cycle de 24 heures, et elle tient compte à la fois du sommeil nocturne et des temps de sieste de l’enfant durant la journée.
Le nombre d’heures de sommeil moyen recommandé pour l’enfant se base sur une évaluation très complète, proposée par la National sleep Foundation, en 2017 :
- De 12 heures pour un enfant de 3 à 5 ans ;
- De 11 heures pour un enfant de 5-6 ans ;
- De 10 à 11 heures entre 7 et 12 ans.
Il est à noter que tous les enfants sont différents, et dès le plus jeune âge, on note une disparité entre « petits » et « gros » dormeurs. Certains enfants ont par ailleurs tendance à dormir le matin ou, au contraire, à se coucher plus tôt le soir.
L’évolution du sommeil chez l’enfant avec l’âge
De la naissance à 2 ans
Les nouveau-nés dorment beaucoup : jusqu’à 20 heures par jour. À la naissance, un bébé ne fait pas la différence entre le jour et la nuit, et son organisme ne lui permet pas de stocker suffisamment d’énergie pour dormir plus de 3 ou 4 heures d’affilée.
Vers 2 à 3 mois, la phase de sommeil paradoxal fait son apparition. Jusqu’à l’âge de 5 mois, un nourrisson peut avoir besoin d’un biberon durant la nuit, mais il commence à dormir plus longtemps sans interruption.
Le sommeil de l’enfant de 2 ans
À partir de 2 ans, le sommeil de l’enfant se rapproche de sa forme définitive. C’est généralement le moment où l’on supprime la sieste de la fin de matinée, pour ne conserver qu’une sieste en début d’après-midi.
Le sommeil de l’enfant de 3 ans
Cette période est marquée par deux évolutions : la disparition du temps de sieste, et, surtout, la maturation de la capacité à passer de l’assoupissement au temps de veille. Il est fréquent qu’un enfant connaisse des troubles du sommeil tels que les terreurs nocturnes ou le somnambulisme.
Le sommeil de l’enfant de 4 à 5 ans peut varier en fonction de son tempérament. Il n’y a rien d’inquiétant à ce qu’il ressente encore le besoin de faire la sieste. Au-delà de cet âge, en revanche, cela trahit des nuits trop courtes. Il est donc judicieux d’avancer l’heure du coucher.
Le sommeil de l’enfant de 6 ans à l’adolescence
À partir de 6 ans, la durée de la longueur des nuits d’un enfant diminue régulièrement. Cette période est marquée par l’allongement du temps d’endormissement, ainsi que par l’importance du sommeil lent profond en première partie de nuit : il est fréquent de voir survenir des troubles tels que les terreurs nocturnes ou cauchemars de l’enfant, le somnambulisme ou l’énurésie.
C’est à partir de 10 ans que le temps de sommeil par nuit se réduit de façon plus drastique : 2 heures par nuit en moyenne. Cela est lié notamment à une heure de coucher plus tardive. Pour compenser ces nuits plus courtes en semaine, grands enfants et adolescents tendent à dormir le matin durant le week-end. Il est important de faire preuve de vigilance : puisque leurs nuits de sommeil raccourcissent, les enfants doivent bénéficier d’un sommeil réparateur, sous peine de somnoler en journée.
Comment favoriser le sommeil chez l’enfant
Le rythme de sommeil d’un enfant peut facilement être perturbé. Quel que soit son âge, un enfant a besoin d’un environnement de sommeil propice et de bonnes habitudes de vie.
Accompagner l’apprentissage du sommeil
Chez les tout-petits, dormir est un besoin physiologique : il est donc recommandé de ne pas déranger leur sommeil. Toutefois, il est conseillé de les accompagner dans l’apprentissage du sommeil. Vous pouvez ainsi changer un bébé avec une lumière tamisée durant la nuit, et laisser un peu de lumière dans la chambre et lui parler durant la journée.
Il n’est jamais trop tôt pour mettre en place des indicateurs de temps qui favorisent les bonnes habitudes de sommeil : des heures de repas régulières et des sorties à heures fixes. Cela s’accompagne d’une bonne hygiène de vie, en limitant aussi bien la consommation de boissons énergisantes que l’exposition aux écrans.
La mise en place d’un « rituel du dodo » permet aux enfants de se calmer en fin de journée. Ce moment privilégié évite aussi que l’heure du coucher soit assimilée à une punition.
Le trouble du sommeil chez l’enfant un phénomène courant
Contrairement à une idée reçue, les troubles du sommeil sont courants chez l’enfant. Le plus souvent, ils sont liés à l’évolution naturelle de son cycle du sommeil. Ils peuvent toutefois être aussi liés à des facteurs variés : chambre trop bruyante, déménagement, naissance d’un second enfant… Le recours aux médicaments est déconseillé, mais des alternatives naturelles peuvent aider à résoudre ces problèmes.
La phytothérapie et l’homéopathie pour favoriser le sommeil des enfants
En cas de trouble du sommeil, il est possible de proposer un traitement naturel aux enfants. Cela est particulièrement pertinent en cas de problème physique, comme une poussée dentaire. On s’oriente davantage vers un traitement comme les Fleurs de Bach pour le sommeil des enfants en cas de problème émotionnel. Avant d’entamer un traitement de phytothérapie ou d’homéopathie pour le sommeil, il est recommandé d’en discuter avec un professionnel de santé.
La relaxation et l’hypnose pour le sommeil des enfants
Le stress constitue l’une des principales sources d’insomnies chez les adultes. Il peut aussi toucher les enfants, en particulier lorsqu’ils entament leur scolarité ou en cas d’événement marquant, comme un déménagement ou un deuil. Pour aider au mieux un enfant à retrouver le sommeil, il est nécessaire d’identifier la cause de son anxiété. Une méditation pour le sommeil de l’enfant suffit fréquemment à l’apaiser et à l’aider à s’endormir. Quand l’anxiété est liée à une peur ou un événement spécifique, l’hypnose pour le sommeil des enfants peut se révéler plus efficace.