Le sommeil de bébé constitue l’une des préoccupations majeures des jeunes parents. La question la plus fréquente est sans doute : quand va-t-il faire ses nuits ? La qualité de ses nuits est aussi parfois remise en question, car il est fréquent qu’un nourrisson s’agite, qu’il pleure, voire même qu’il s’éveille brièvement pendant le sommeil. Cela est lié à son cycle du sommeil (train du sommeil), qui évolue radicalement de la naissance jusqu’à l’âge de 3 ans.
Définition
Le train du sommeil est une métaphore qui désigne le cycle du sommeil de bébé : la locomotive correspond à la phase d’endormissement, et elle est suivie de wagons représentant les différentes phases de sommeil d’un nourrisson.
L’évolution du train du sommeil de bébé en fonction de l’âge
Le temps de sommeil de bébé change de la naissance jusqu’à l’âge de 3 ans – et cela s’accompagne d’une évolution du train de sommeil.
De la naissance à 3 ans
À la naissance et jusqu’à l’âge de 3 mois, un nourrisson a besoin de 14 à 17 heures de sommeil par jour environ. Ses phases d’éveil dépassent rarement 1 heure à 1 heure 30. Les plages de sommeil se répartissent indifféremment entre le jour et la nuit, que bébé ne parvient pas encore à différencier.
Le petit train du sommeil de bébé se compose de sommeil agité et de sommeil calme. On parle de « sommeil agité », car bébé bouge beaucoup. Non seulement il remue, mais il fait des mimiques. Cette phase de sommeil représente 60% du temps durant lequel il dort. Son comportement est tout à fait normal, et il ne traduit ni cauchemar ni trouble du sommeil. Il est à noter qu’il est fréquent que bébé pleure dans son sommeil : cela se produit lorsqu’il passe d’un cycle du sommeil à l’autre.
À partir de 3 mois, l’horloge biologique de bébé est opérationnelle. Son organisme commence donc peu à peu à se caler sur le rythme circadien. Petit à petit, son temps de sommeil nocturne va s’allonger, jusqu’à ce que bébé fasse ses nuits.
Le petit train du sommeil de bébé se compose désormais de 3 phases de sommeil un peu plus proches de celles des grands :
- Le sommeil paradoxal (marqué par des mouvements oculaires rapides) ;
- Le sommeil lent léger ;
- Le sommeil lent profond.
Cette modification importante du cycle du sommeil de bébé constitue l’un des facteurs de la régression du sommeil à 4 mois. Il s’agit d’une période charnière dans le développement d’un nourrisson. Outre la modification du train du sommeil, ce moment est marqué par les premières poussées dentaires. Bébé commence aussi à remuer et il peut se retrouver dans une position inconfortable. Son immunité chute, et les fièvres et petites infections sont courantes. Cette régression dure 4 à 6 semaines en moyenne, puis le sommeil de bébé se consolide. S’il commence à dormir davantage la nuit, la sieste de bébé demeure essentielle à son bon développement.
Le petit train du sommeil se modifie à nouveau à partir de 9 mois. Si la durée du cycle du sommeil ne varie pas, les « wagons » changent de place et le cycle de sommeil de bébé se rapproche encore un peu plus de celui des grands. La phase d’endormissement est désormais suivie d’une phase de sommeil lent léger, puis du sommeil lent profond et du sommeil paradoxal. En parallèle, bébé passe de 3 siestes par jour à 2 seulement.
Cette modification profonde du sommeil se produit au cours d’une période intense d’apprentissage. Bébé comprend que ses parents et lui ne font pas qu’un, et il expérimente l’angoisse de la séparation. Bébé ne veut pas dormir, car il craint de ne plus vous revoir si vous quittez la pièce : c’est la régression des 9 mois.
Entre 12 et 24 mois environ, un tout-petit commence à rêver. S’il fait de beaux rêves, il fait aussi ses premiers cauchemars. Pas de panique : le cauchemar de bébé est une étape normale de son développement cognitif. Cela lui permet aussi de mieux canaliser ses émotions. Toutefois, un cauchemar est susceptible de le réveiller. Il est alors important de prendre le temps de l’apaiser, car bébé n’est pas encore en mesure de faire la différence entre rêve et réalité.
À 3 ans, le cycle du sommeil de bébé devient plus long. Sa structure se modifie à nouveau pour devenir similaire à celle des grands :
- L’endormissement ;
- Le sommeil lent léger ;
- Le sommeil lent profond ;
- Le sommeil lent très profond ;
- Le sommeil paradoxal.
À cet âge-là, bébé commence à réguler sa température corporelle. Son organisme commence par ailleurs à produire la mélatonine – dite « l’hormone du sommeil », responsable du cycle veille/sommeil. Cependant, il a encore besoin de faire la sieste en début d’après-midi, pour éviter tout risque de somnolence au cours de la journée.
Respecter le train du sommeil nocturne de bébé : pourquoi c’est important ?
Le sommeil est un besoin physiologique chez le nourrisson. C’est pendant la nuit que son organisme sécrète l’hormone de croissance. Le sommeil favorise aussi son développement cérébral et moteur, et il participe de son équilibre émotionnel. S’il ne dort pas suffisamment, ou s’il dort mal, cela impacte ses capacités de mémorisation. Cela favorise aussi l’obésité infantile.
Les diverses périodes de régression du sommeil peuvent entraîner un refus d’aller se coucher et de dormir, ce qui entraîne un manque de sommeil. Il est toutefois indispensable de garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’insomnies. L’usage de somnifères ou de mélatonine est strictement déconseillé sans un avis médical.
Comment préserver le train du sommeil de bébé ?
L’expression « louper le train du sommeil » a un sens pour bébé. Lorsqu’un tout-petit a sommeil, il est essentiel de le coucher. Chez un nourrisson, la fatigue ne se manifeste pas par de la somnolence, mais par une hyperactivité, et il est alors plus difficile de l’endormir.
Pendant la nuit, entre deux cycles, un bébé peut s’agiter, voire même pleurer. Pour de jeunes parents, il est tentant d’intervenir immédiatement. Avant de prendre bébé dans ses bras, il est important de s’assurer qu’il est bel et bien réveillé. Des réveils nocturnes inutiles peuvent perturber grandement le cycle du sommeil d’un nourrisson : mieux vaut donc éviter de se précipiter.
La régularité constitue la base d’un sommeil réparateur pour bébé. Il est donc conseillé de le coucher à heures fixes. Il est à noter que tout comme il y a de petits et gros dormeurs, certains bébés sont du soir, quand d’autres sont du matin. N’hésitez pas à ajuster les horaires de sommeil de votre enfant en fonction de son tempérament. Pensez à instaurer un rituel du coucher : comptine, câlin, histoire, massage… Les gestes répétitifs rassurent les tout-petits. La « routine du dodo » le met aussi en bonnes conditions pour s’endormir.
Cette régularité des horaires vaut aussi pour la sieste. Lorsque bébé commence à refuser de dormir l’après-midi – une façon pour lui de tester les limites et de s’affirmer – il est conseillé de lui imposer un moment de calme dans la chambre. Il s’agit de le faire en douceur, mais en restant ferme. Sans cette plage de récupération, il sera extrêmement fatigué le soir. Cet état d’épuisement entraîne une modification du train du sommeil : la phase d’endormissement est alors suivie de deux phases de sommeil profond, ce qui augmente les risques de terreurs nocturnes.
Bon à savoir – Les terreurs nocturnes se traduisent par des hurlements, et un état de grande agitation. Bébé a les yeux ouverts et semble avoir des hallucinations et il repousse toute tentative de le toucher. Ces épisodes se produisent pendant une phase de sommeil profond. S’ils sont très impressionnants pour les parents, bébé est bel et bien endormi. Il est recommandé de ne pas tenter de le réveiller. Soyez tranquilles : ces crises ne lui laisseront aucun souvenir.
Quid de l’adulte ?
On parle généralement du cycle du sommeil, plutôt que du train du sommeil de l’adulte. Au cours d’une nuit normale, nous enchaînons 4 à 6 cycles d’une durée moyenne de 90 minutes.
Un cycle de sommeil se compose de 3 types de sommeil : le sommeil léger, le sommeil profond et le sommeil paradoxal. Ils se répartissent en différents stades :
- L’endormissement ;
- Le sommeil lent léger ;
- Le sommeil lent profond ;
- Le sommeil lent très profond ;
- Le sommeil paradoxal.
Tout comme un nourrisson, un adulte peut expérimenter de micro réveils entre deux cycles – qui ne laissent généralement aucun souvenir.
En apparence, le train du sommeil de l’adulte ne varie plus : les « wagons » demeurent identiques. Toutefois, il y a bel et bien une évolution avec l’âge. Chez les seniors, la durée des phases de sommeil profond diminue au profit des phases de sommeil léger, qui deviennent plus longues. C’est la raison pour laquelle le sommeil est moins récupérateur, et les réveils nocturnes et troubles du sommeil sont fréquents.
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