Sans doute vous êtes vous déjà trouvé au lit, sur le point de vous endormir, quand vous avez tout à coup ressenti un sursaut. Il s’agit d’un phénomène particulier, que l’on appelle une secousse hypnique, ou myoclonie d’endormissement. Le sursaut en dormant affecte aussi bien les nourrissons que les adultes. Et si ce phénomène demeure mal expliqué, il est toutefois sans danger dans la très grande majorité des cas.
Le sursaut pendant le sommeil ou secousse hypnique : qu’est-ce que c’est ?
Le tressaillement brusque que l’on ressent parfois au moment de sombrer dans le sommeil est un phénomène qui appartient à la catégorie des mouvements anormaux liés au sommeil. Il s’agit d’un comportement indésirable qui se produit involontairement, tout comme le fait de parler dans son sommeil. La secousse hypnique n’est pas liée à la fièvre et ne doit donc pas être confondue avec la convulsion fébrile.
Il s’agit d’une myoclonie d’endormissement, autrement dit une violente contraction musculaire qui se produit en début de nuit ou de sieste, durant la phase d’endormissement.
Le sursaut du sommeil est aussi nommé secousse hypnique, ou encore :
- Spasme myoclonique ;
- Secousse hypnagogique ;
- Myoclonie hypnagogique.
Cette contraction musculaire est soudaine, brève et forte. Elle ne touche parfois qu’une partie du corps, par exemple une jambe ou un bras. Toutefois, dans la plupart des cas, c’est l’ensemble du corps qui tressaille soudainement.
On estime que la secousse hypnique affecte 60 à 70% de la population mondiale. Il est à noter qu’une personne qui sursaute dans son sommeil ne se réveille pas systématiquement.
Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’un phénomène bénin. Dans certains cas très rares, elles peuvent toutefois être liées à un trouble neurologique sous-jacent.
Comprendre les différents stades du sommeil
Notre horloge biologique fonctionne suivant le rythme circadien : nous alternons une période de veille et une période de repos sur un cycle de 24 heures environ. La durée de nuit idéale varie d’un individu à l’autre. Ainsi, un adulte peut enchaîner 4 à 6 cycles de sommeil par nuit, suivant son temps de sommeil.
Chaque cycle de sommeil se divise en plusieurs phases, et les phases du sommeil correspondent elles-mêmes à différents stades :
Phases de sommeil
Stades de sommeil
Sommeil lent léger ou sommeil léger
- Stade N1 ou phase d’endormissement ;
- Stade N2 : diminution du tonus musculaire, ralentissement de la respiration et modification des ondes cérébrales.
Sommeil lent profond ou sommeil profond
Stade N3 : ondes cérébrales amples et lentes, baisse de l’activité cérébrale et de la température corporelle.
Sommeil paradoxal ou sommeil REM
Stade 4 : atonie musculaire, mouvements oculaires rapides, activité cérébrale intense.
C’est au cours de la phase d’endormissement, qui ne dure pas plus de quelques minutes, que la secousse hypnique survient. Cependant, dans certains cas, elle peut se produire entre deux cycles de sommeil – sans forcément provoquer un réveil nocturne.
Sursaut du sommeil et état hypnagogique
La secousse hypnique tient son nom de l’état hypnagogique, qui est un moment de transition entre l’éveil et le sommeil. Parfois, l’activité cérébrale est anormale durant cette période. La physiologie du sommeil recèle encore des zones d’ombres, et bien que le phénomène demeure mal expliqué, cet état de semi-conscience peut donner lieu à un état de rêve éveillé : l’hypnagogie.
La secousse hypnique peut ainsi s’accompagner d’hallucinations visuelles, auditives ou vestibulaires (en lien avec l’équilibre) : la plus commune est une impression de tomber. Lorsque cela se produit, il est fréquent que sursaut pendant le sommeil s’accompagne de battements de cœur violents, tant l’impression est forte. Toutefois, rassurez-vous : vous ne risquez rien.
Sursaut pendant le sommeil ou myoclonie d’endormissement : quelles causes ?
A ce jour, les causes précises de la secousse hypnique demeurent inconnues. Toutefois, les recherches laissent entrevoir plusieurs pistes, ainsi que des facteurs aggravants. Le manque de sommeil a un impact sur la santé, favorisant notamment le diabète, l’obésité et augmentant les risques de maladies cardio-vasculaires. Il peut aussi être le début d’un cercle vicieux, car la dette de sommeil accroît les risques de troubles du sommeil, et notamment de secousse hypnique. La myoclonie d’endormissement peut donc être une conséquence de l’insomnie.
Les horaires de sommeil irréguliers ou inhabituels contribuent également à augmenter la fréquence de sursauts en dormant. Prudence, donc, si vous avez opté pour le sommeil polyphasique, voire pour le sommeil biphasique. Le sursaut en dormant est aussi fréquent chez les personnes souffrant d’hypersomnie.
La consommation excessive de stimulants constitue un autre facteur de risque. La nicotine et la caféine qui affectent généralement la qualité et la durée du sommeil, mais surtout l’endormissement. Les produits chimiques contenus dans ces produits peuvent vous empêcher de dormir la nuit ou même de faire la sieste. Par conséquent, vous êtes plus susceptible d’avoir des secousses hypniques plus ou moins fréquentes. Les drogues sont également des facteurs déclenchants.
Si une activité physique quotidienne favorise un sommeil réparateur, les exercices physiques intenses sont déconseillés en soirée, période à laquelle l’activité de l’organisme tend à diminuer naturellement pour se préparer au sommeil. Ce pic d’activité envoie des informations contradictoires au cerveau, et fait monter en outre la température corporelle, ce qui perturbe la phase d’endormissement et favorise la myoclonie d’endormissement.
Une secousse hypnique peut être due au stress. Les pensées anxieuses et l’inquiétude peuvent maintenir le cerveau actif, alors même que vos muscles essaient de se détendre. Sentant les muscles se relâcher, le cerveau envoie un signal d’alerte qui provoque un sursaut en dormant.
Bébé sursaute dans son sommeil : pourquoi ?
Il est courant que bébé sursaute en dormant. Cela peut se produire lorsqu’il a pleuré avant de s’endormir ou lorsque vous le déposez dans son berceau. Mais c’est le plus fréquemment pendant ses phases de sommeil agité, puis de sommeil paradoxal, qu’il peut présenter des spasmes. Il peut avoir l’air de pleurer ou être secoué de soubresauts. Cela n’a rien d’inquiétant, et il n’en dort pas moins profondément. Il est donc recommandé de ne pas intervenir et de le laisser poursuivre sa nuit.
Dans certains cas, pourtant, un nourrisson peut présenter des myoclonie d’endormissement assez violentes et répétées pour que cela l’empêche de s’endormir. Il est alors conseillé de maintenir ses membres supérieurs afin qu’il puisse s’endormir.
Sursaut pendant le sommeil : quand et qui consulter ?
La plupart du temps, les secousses hypniques ne présentent aucun danger. Il demeure pourtant important de leur prêter une certaine attention, afin de ne pas passer à côté d’une pathologie.
Les réveils en sursauts au cours de la nuit, avec la sensation de manquer d’air peuvent être causés par l’apnée du sommeil. Cette pathologie se manifeste par des pauses respiratoires, susceptibles de provoquer des spasmes musculaires, parfois confondus avec une secousse hypnique. Si les sursauts en dormant s’accompagnent de ronflement, il est important d’en informer votre médecin traitant. Il peut vous orienter vers un spécialiste, afin de procéder à une analyse de votre sommeil. L’examen le plus fréquent est la polysomnographie, qui permet de recueillir des données telles que le rythme cardiaque ou l’activité musculaire.
Lorsque la myoclonie survient toutes les nuits, ou pendant la journée, elle peut être pathologique : on parle alors de myoclonie secondaires. Parmi les causes possibles :
- Une maladie neurodégénérative type maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, maladie de Creutzfeldt-Jakob ou maladie de Huntington ;
- Une pathologie métabolique ou hormonale ;
- L’épilepsie.
Votre médecin traitant peut alors vous orienter vers un neurologue.
Sursaut pendant le sommeil : traitements
Dans le cas d’une myoclonie secondaire, il s’agira avant tout de traiter la pathologie qui en est à l’origine. Concernant la myoclonie de l’endormissement, il n’y a pas de traitement spécifique. Pour bien dormir – et surtout, pour bien s’endormir – il est recommandé d’adopter quelques bonnes habitudes à titre préventif.
En premier lieu, veillez à votre hygiène de sommeil – une condition essentielle pour retrouver un sommeil paisible. Combien d’heures de sommeil faut-il ? Cela varie d’un individu à l’autre. Peut-être, aussi, que vous êtes plutôt du soir ou du matin. Pour déterminer votre chronotype, n’hésitez pas à tenir un journal de sommeil. Une fois que c’est fait, établissez un horaire fixe pour le coucher et le réveil, et tâchez de vous y tenir… y compris pendant les vacances !
Le stress aggrave les risques de secousse hypnique de manière significative. Des techniques telles que la relaxation, la sophrologie et la méditation guidée contribuent efficacement à l’apaiser. L’idéal est de vous offrir ces instants de détente juste avant d’aller dormir.
Pratiquer une activité sportive favorise des nuits de sommeil paisibles et plus réparatrices. La marche compte parmi les activités particulièrement recommandées pour bien dormir, d’autant qu’elle permet de s’exposer à la lumière du soleil – qui permet à votre horloge biologique de fonctionner de manière optimale. Si vous pratiquez des activités telles que le hiit, tâchez de vous organiser pour caler vos séances dans la matinée. En soirée, préférez le yoga ou le Pilates.
Enfin, veillez à avoir une alimentation aussi saine et équilibrée que possible, afin de limiter les risques de carence. Assurez-vous également de bien vous hydrater.