Bien qu’ils ne s’apparentent pas véritablement aux troubles du sommeil, les vertiges qui surviennent pendant la nuit impactent la qualité de vos nuits. Quoiqu’ils soient le plus souvent bénins, il est donc indispensable de les traiter lorsqu’ils se produisent fréquemment.
Qu’est-ce qu’un vertige ?
Le vertige désigne l’illusion que l’environnement qui est autour de soi entre en mouvement : murs, sols ou plafond peuvent tout à coup sembler se mettre à bouger. Le plus souvent, il se manifeste par une impression de mouvement circulaire – on dit communément que l’on a le tournis. Un vertige peut aussi se traduire par l’impression que l’on entre soi-même en mouvement. Un vertige soudain pendant le sommeil peut donner l’impression subite de tomber dans un trou.
Les vertiges peuvent survenir durant la journée, notamment lorsque vous marchez ou lorsque vous vous relevez trop rapidement. La sensation de vertige pendant le sommeil est elle aussi fréquente. Les crises peuvent durer de quelques secondes à plusieurs heures. Un vertige peut se produire une seule fois ou survenir à intervalles réguliers.
Vertige et malaise : quelles différences ?
Un vertige peut être déclenché par un mouvement spécifique, comme le fait de tourner la tête. Il s’accompagne parfois de maux de tête, d’acouphènes voire d’une perte d’audition, mais pas de perte de connaissance. Ils sont liés à un trouble de l’équilibre.
Un malaise n’a en revanche aucun lien avec les troubles de l’équilibre. Il peut s’accompagner d’une perte de connaissance partielle ou totale, parfois due à une baisse de la tension artérielle, à un accident vasculaire cérébral ou à un problème cardiaque.
Quels sont les différents types de vertige ?
Les causes de vertiges peuvent être nombreuses. La plupart des vertiges sont provoqués par un dysfonctionnement de l’oreille interne. S’ils sont le plus souvent bénins, ils sont parfois le syndrome d’une pathologie.
Le vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB)
Les vertiges paroxystiques positionnels bénins, aussi appelés VPPB, sont les plus courants. Comme son nom complet l’indique, le vertige positionnel est bénin.
L’équilibre est assuré par le système vestibulaire, une partie de l’oreille interne qui se compose de plusieurs organes sensoriels. Le nerf vestibulaire, une partie du nerf auditif, transmet les informations issues de l’oreille interne aux noyaux vestibulaires du tronc cérébral, qui est connecté avec le cervelet.
Le système vestibulaire comporte les canaux semi-circulaires et le système otolithique. Les canaux semi-circulaires sont remplis de liquide dans lequel flottent les otolithes. Ces cailloux microscopiques se déplacent au gré des mouvements de la tête. En cas de dépôt anormal d’otolithes dans un des canaux, le cerveau interprète cela comme une rotation brusque de la tête, provoquant un vertige bref et violent. Il peut donner le tournis ou la sensation de chuter dans un trou.
Le diagnostic s’effectue grâce à un examen clinique (Examen en équilibre et vertige) permettant de déterminer si le vertige paroxystique provient du canal postérieur droit ou gauche, ce qui est déterminé par le type de vertige (vertical, horaire ou antihoraire) et par le mouvement oculaire qui l’accompagne.
Bien que le VPPB ne présente pas de gravité, il peut nécessiter de consulter un kinésithérapeute afin qu’il procède à une manœuvre libératoire, en mobilisant la tête du patient afin de déplacer la capulolithiase (ou canalolilthiase) – les dépôts d’otolithes. La physiothérapie se révèle elle aussi efficace.
La névrite vestibulaire
Cette inflammation du nerf vestibulaire est généralement d’origine virale et ne touche qu’une oreille. Elle provoque une crise de vertiges susceptible de durer plusieurs jours. Elle s’accompagne de nausées et vomissements et contraint la personne qui en souffre à garder le lit. Elle régresse progressivement. Le traitement est dans un premier temps médicamenteux, et il peut impliquer un travail de rééducation vestibulaire.
La maladie de Ménière
Cette pathologie provient de l’augmentation de la pression dans le labyrinthe, dont l’origine est à ce jour indéterminée. Elle provoque des vertiges rotatoires intenses pouvant durer d’une vingtaine de minutes à plusieurs heures. Elle s’accompagne de vomissements, d’acouphènes et d’une perte d’acuité auditive.
La maladie évolue vers des lésions chroniques et des troubles de l’équilibre permanents, accompagnés d’une surdité progressive. Le traitement consiste dans un premier temps à traiter les vertiges, puis à réduire la pression des liquides, et des mesures chirurgicales peuvent être prises – notamment la suppression du nerf vestibulaire.
Les autres causes de vertiges
Le vertige peut être provoqué par le mal des transports : il provient du contraste entre l’immobilité du corps perçue par l’oreille interne et le mouvement du paysage perçu par les yeux.
Les autres causes de vertiges sont plus rares. On retiendra notamment :
- Un traumatisme crânien affectant la zone située à l’arrière de la tête ;
- Le syndrome de fatigue chronique ;
- La formation d’un cholestéatome de l’oreille moyenne provoquée par une otite chronique ;
- Un accident vasculaire cérébral ;
- Les pathologies affectant le système nerveux périphérique ou la moelle épinière : intoxications ou maladie de Parkinson.
Un vertige soudain pendant le sommeil : pourquoi ?
La sensation de chute ou de sursaut qui se produit au moment de l’endormissement peut être prise pour un vertige soudain pendant le sommeil. Il s’agit en réalité de ce que l’on nomme la myoclonie d’endormissement. Cette sensation est due au relâchement des muscles qui se détendent, alors que le cerveau est toujours très alerte. Aussi appelée « secousse hypnique », elle se produit parfois au cours de la nuit chez certaines personnes souffrant de parasomnie.
En cas de dysfonctionnement de l’oreille interne, il suffit d’un mouvement de tête pour déclencher un vertige paroxystique. Vous pouvez donc expérimenter un vertige rotatoire pendant le sommeil, simplement en changeant de position.
Enfin, si vous expérimentez une sensation de vertige en vous asseyant ou en vous levant le matin, il s’agit vraisemblablement d’une hypotension orthostatique : une diminution de votre pression artérielle lorsque vous vous redressez. Elle peut s’accompagner d’une perte de connaissance. Il est alors important de consulter votre médecin afin d’identifier son origine précise et de la traiter.