Sommeil et mémoire sont étroitement liés. Pendant la nuit, le cerveau encode de nouvelles informations et consolide les apprentissages. Comment une bonne nuit de repos renforce-t-elle la mémoire ? Au contraire, en quoi un manque de repos dégrade-t-il la mémorisation des souvenirs ?
Effets du sommeil sur la mémoire
Le sommeil joue un rôle essentiel sur la mémoire. Au cours d’une nuit de 8 heures, l’être humain traverse en moyenne cinq cycles de 90 minutes. Ces cycles se décomposent en trois phases :
- le sommeil lent léger : le cerveau se prépare à encoder de nouvelles informations, tout en consolidant les souvenirs déjà mémorisés
- le sommeil profond, renforce la mémoire déclarative, qui concerne les souvenirs et les connaissances
- le sommeil paradoxal. permet de consolider la mémoire motrice, perceptive et émotionnelle
Une étude menée en France par l’université de Paris Cité montre l’importance de la séquence des cycles dans la consolidation de la mémoire. Ainsi, seul un cycle de sommeil normal composé de trois phases permet de renforcer la mémoire.
Le repos aide ainsi à réinitialiser les circuits de stockage du cerveau. Pendant la journée, les capacités d’apprentissage de l’hippocampe diminuent. Une nuit de qualité permet de les restaurer. L’hippocampe est une partie du cerveau située dans le lobe temporal du cortex cérébral. Il joue un rôle fondamental dans la mémoire. La recherche scientifique a montré qu’une stimulation électrique du cerveau pendant le sommeil lent améliore les capacités de mémorisation d’une liste de mots, car l’hippocampe est au repos. Par ailleurs, le cerveau endormi effectue un tri entre les informations à conserver et à éliminer selon leur utilité. De plus, il permet de transformer leur contenu pour accroître leur efficacité. C’est pourquoi il est possible de trouver des solutions à un problème ou de nouvelles idées quand on dort. Dans les domaines de l’art et des sciences, bon nombre de créations et de découvertes se produisent grâce aux vertus du repos sur le cerveau.
Sommeil et mémoire : conseils pour les consolider
Le sommeil est important pour garder une bonne mémoire. Voici quelques conseils pour consolider les liens entre une nuit de repos et la mémoire :
- Une nuit de 6 à 9 heures est recommandée chez l’adulte. Un manque de sommeil occasionne des troubles de la mémoire. Il est donc essentiel de se reposer suffisamment chaque nuit.
- La mise en place d’une routine favorise l’endormissement : se brosser les dents, se mettre au lit, puis prendre le temps de lire quelques pages d’un livre ou de se détendre. Chaque soir, la répétition des mêmes gestes conditionne le cerveau à bien dormir.
- Les écrans sont néfastes pour l’endormissement, car la lumière bleue inhibe la production de mélatonine. Mieux vaut les éteindre au moins 2 heures avant de s’endormir pour préserver la qualité de la nuit et les fonctions récupératrices du cerveau.
- Un couchage de qualité est également essentiel pour bien dormir. Le fait de partager son lit avec quelqu’un peut perturber le sommeil. C’est pourquoi il est préférable de choisir un lit queen size ou king size. Un ensemble composé d’un matelas hybride, d’un sommier et d’une couette est recommandé pour dormir à deux en toute sérénité. Le prix d’une literie de qualité est souvent élevé, mais il s’agit d’un investissement indispensable pour favoriser le repos.
- L’utilisation d’une application dédiée au sommeil est aussi une astuce pour des nuits réparatrices. Une telle application prend en compte les phases de repos afin de régler le réveil à l’heure idéale pour son utilisateur.
Sommeil et mémoire chez l’enfant
Le sommeil joue un rôle essentiel dans le développement de la mémoire chez l’enfant. Plus globalement, il assure son bon développement physique, psychique et cognitif. Pendant qu’un enfant dort, il assimile les informations acquises durant la journée. Un sommeil de qualité permet donc de renforcer ses capacités d’apprentissage et de mémorisation. Au contraire, un temps de repos insuffisant nuit à sa santé et à sa mémoire.
La durée de sommeil chez l’enfant varie selon son âge. Plus l’enfant est petit, plus sa durée s’allonge. Avant 3 mois, un bébé dort entre 14 et 17 heures par jour. Entre 3 et 5 ans, il a besoin de 10 à 13 heures de repos par jour. De 6 à 13 ans, 9 à 11 heures sont nécessaires chaque jour. Pour favoriser le sommeil de l’enfant, il est conseillé de mettre en place des rituels d’endormissement, grâce à une chanson ou à la lecture d’une histoire. De plus, un lit et un oreiller confortables sont indispensables pour aider l’enfant à s’endormir dans de bonnes conditions.
Sommeil et mémoire chez l’adolescent
Chez l’adolescent, un manque de repos altère les fonctions d’apprentissage. Un sommeil insuffisant diminue en effet le volume de matière grise présente dans son cerveau. Un endormissement bref ou tardif a donc des répercussions négatives sur ses performances scolaires. Des chercheurs de l’Inserm ont ainsi démontré qu’une durée de sommeil inférieure à 7 heures au cours de la semaine, ainsi qu’une heure de coucher tardive le week-end, provoquent une diminution du volume de matière grise dans 3 zones du cerveau : le cortex frontal, le cortex cingulaire antérieur et le précunéus. Ces régions cérébrales sont impliquées dans l’attention, la concentration et la réalisation de tâches simultanées. Il existe ainsi une corrélation entre le manque de sommeil et les mauvaises notes obtenues à l’école par certains élèves.
Quid du manque de sommeil
Le sommeil est un sujet fascinant qui fait encore l’objet de nouvelles découvertes scientifiques. De nombreux magazines d’actualité s’y consacrent dans le monde entier à travers des publications régulières ou hors-série. Les études démontrent que le manque de sommeil a des répercussions négatives sur la mémoire. Une nuit de mauvaise qualité compromet à la fois l’encodage et la consolidation de la mémoire. Une privation de sommeil augmente en effet l’activité des neurones inhibiteurs au niveau de l’hippocampe. Plus globalement, un manque de repos nuit à l’attention, à la vigilance, à l’imagination et à la créativité. Il peut aussi provoquer des troubles de l’humeur, une baisse des défenses immunitaires et des symptômes dépressifs. Les insomnies sont généralement dues au stress et à l’anxiété. À la suite d’événements difficiles occasionnant des insomnies passagères, il est possible que le retour au normal ne se produise pas. L’insomnie peut alors devenir chronique. Un entretien avec un spécialiste peut aider à déceler des troubles du sommeil et à élaborer une prise en charge adaptée.
Sources :
https://www.cairn.info/revue-de-neuropsychologie-2011-1-page-33.htm
https://presse.inserm.fr/le-manque-de-sommeil-altere-le-cerveau-des-ados/27478